Je suis plus ou moins informaticien, j’ai donc arrêté depuis bien longtemps de compter le nombre d’ordinateurs que j’ai possédé, de machines qui m’ont claqué à un moment ou un autre entre les mains, et le nombre d’installations/réinstallations de Windows.
J’ai testé toutes les versions, j’avais fait un retour en arrière récemment avec un Windows 7 Pro, réputé un peu moins curieux de mes faits et gestes que ses petits frères plus récemment sortis.
Je ne suis pas branché Apple, j’ai bien testé d’avoir un iPhone et un iPad pendant quelques mois mais ce système ultra-verrouillé dans lequel tu as besoin de passer des heures à comprendre qu’il faut installer une application et convertir des trucs pour pouvoir transférer un MP3 ou un DivX de ton PC vers ton iPad, au lieu de juste faire un copié-collé dans un navigateur, ce n’est pas pour moi. Alors je sais, il paraît que c’est génial, tout le monde à le sien, c’est beau c’est robuste ça plante pas et c’est facile … pour ceux qui savaient pas se servir d’un pc avant !
Du coup, rebelle un jour rebelle toujours, ça fait quelques mois (en fait bien plus, depuis que j’ai lu le bouquin d’Edward Snowden il y a 2 ans, voir même avant cela), que je pensais fortement à m’affranchir des systèmes propriétaires de Microsoft et d’Apple pour passer aux logiciels libres / Open Source, pour des raisons idéologiques plus qu’autre chose à vrai dire. Le logiciel libre, c’est un logiciel dont le code est ouvert, à la disposition de tous, et qui est maintenu par une communauté de développeurs animés par la passion, et non par le profit et le pouvoir. On peut donc imaginer dire adieu aux portes dérobées et autres failles de sécurité offertes aux gouvernements et à cette surveillance numérique au profit des gigantesques multinationales et des puissants de ce monde.
Mais, c’est toujours la même chose : l’idéologie c’est bien mais on bloque parce qu’on sait qu’on va y passer des jours, perdre des heures, qu’il va falloir tout sauvegarder, transférer, retrouver ses habitudes, retrouver le programme qui ira bien pour travailler sur ce fichier etc., et puis surtout je sais dors et déjà que j’utilise certains logiciels qui n’existent qu’en version Windows, donc on repousse et on repousse … tout en gardant le truc dans le coin de la tête, jusqu’au jour où …
La fameuse mise à jour Windows censée améliorer le produit
Le destin s’en est mêlé. Tout allait bien, avec un nouveau PC depuis à peine 6 mois sur lequel j’étais reparti avec un W7Pro quand tout d’un coup, lors d’une mise à jour via Windows Update (vous savez, le truc que vous faites parce que c’est bien, que ça améliore votre sécurité, que grâce à ça votre pc continuera à se porter bien)… BAM, écran bleu … ça faisait longtemps mais ça m’avait pas manqué !
Ça tombe jamais bien ce genre de choses, mais quand c’est un soir alors que le lendemain vous vous tapez un aller-retour à Singapour dans la journée et que vous aviez prévu de bosser dans l’avion sur un truc très important et urgent, je vous explique pas.
A partir de là, redémarrage impossible. J’ai bien téléchargé une clé usb de réparation, puis une d’installation complète (oui parce qu’on ne vous livre plus un PC avec un OS sur DVD ou Clé USB, maintenant c’est pré-installé et si t’as un problème, ben carotte dans ton cul!), Windows s’en fout, rien a réparer, impossible de trouver le moindre point de restauration (incroyable), y a bien une partition « recovery » sur le disque dur mais il s’en fout, bref, dans l’OS ! Il ne veut même pas refaire une ré-installation par dessus, la seule solution c’est le formatage puis nouvelle installation, je crois rêver et me crois revenu au temps des plantages de Windows98…
Alors y aurait peut-être eu une solution, ou pas, a trouver auprès d’un expert bidouilleur informatique tel que je l’étais il y a 10 ans, pour réparer le MBR ou l’UEFI ou je ne sais quoi via une console MS-DOS, mais là en fait ça me saoule, l’occasion est trop belle, si je dois tout résinstaller et me prendre la tête, alors ciao Bill Gates, je te filerais plus jamais une thune et plus la moindre data ! D’autant que je magouille tout ça dans l’avion, puisque je me suis levé aux horaires pour aller me récupérer mes clés usb avec les outils de réparation et d’installation de systèmes.
Bref, Bill Gates, franchement tu mérites un procès voir la pendaison. Tu vends une merde (qu’on nous oblige à acheter en fait) et alors qu’on fait les mises à jour ben ton truc plante et nous fait perdre des jours, et un paquet de données au passage. Sérieux !
Heureusement que je suis pas trop manchot, ma machine est équipée de 2 disques durs et les données ne sont pas sur le SSD du système, je m’en sors pas si mal, j’imagine pas la gueule de Mamie Pantoufle quand ça lui arrive à elle, elle doit faire la tête avec la facture du technicien, tu m’étonnes que les gens ils achètent des Mac !
L’alternative : Linux Ubuntu
Du coup, on va tenter un passage à Linux, ce système d’exploitation alternatif un peu moins intuitif avec lequel je jouais en 2002 entre 2 démontages de cartes mères, et que j’avais délaissé depuis.
Je m’étais déjà préparé ma Live USB avec Ubuntu il y a quelques semaines, pensant tester un multiboot avec W7. Bref, la décision est prise, quitte à tout réinstaller, je fais au moins une tentative pour voir si Linux d’installe sur mon portable sans trop de dégâts !
Ubuntu est la version la plus répandue actuellement de Linux, qui a l’avantage énorme d’avoir une vraie communauté de passionnés et qui est donc un bon choix pour se remettre à Linux, parce que ce sera plus simple à priori et qu’en cas de besoin, on trouvera de l’aide facilement. Le produit existe en 2 versions, les versions LTS (Long Time Support) qui sont éprouvés, stables et supportées pour 5 ans, et des versions qui courent au fil du temps et qui proposent donc plus d’améliorations mais avec moins de garantie de stabilité et de compatibilité. Bref, je veux une LTS.
Ma clé USB contient Ubuntu 14.04 LTS en 32 bits et c’est donc la première version que j’installerais dans mon avion pour Singapour. Incroyable, Linux s’installe bien, en 5 minutes top chrono, on croit rêver, et le système ne prend que 3 Go d’espace disque, on se croirait revenu 10 ans en arrière. Je commence à bidouiller, regarder comment ça marche, et je me rend compte que je suis en 32 bits, alors que mon PC profiterait de la version 64 bits avec grand plaisir. Ni une ni deux, un petit coup d’internet et … signe du destin, nous sommes le 21 avril, qui est aussi la date de sortie de la version 16.04 LTS. Vous le croyez vous ? Il y a une version LTS qui sort tous les 2 ans, et elle sort le jour même où je fais mon installation. Si ça s’est pas un signe !
Bref, je mets la 16.04 version 64 bits à télécharger, me permettant de constater que sur Linux tu as par défaut tous les logiciels dont tu as besoin, comme ce client torrent qui me téléchargera le nouvel ISO en quelques minutes. Impensable sous Windows.
Bilan : Linux 16.04 LTS fonctionne très bien sur mon portable (ASUS BU401L), il s’installe en 5 minutes chrono, ne prend que 3 Go d’espace disque, est fourni d’emblée avec une multitude de programmes open source pour la plupart des besoins, y a rien a paramétrer, ça fonctionne bien.
Pour certains besoins je risque encore d’avoir nécessité d’utiliser Windows, mais dorénavant se sera ponctuel, dans une machine virtuelle.
Un petit point sur la sécurité de Windows, c’est si important
Lors de l’installation, Ubuntu vous propose de crypter votre disque dur. C’est gratuit, c’est facile, et ça sécurise vos datas, un peu comme le faisait TrueCrypt pour Windows avant que ses fondateurs ne disparaissent du jour en lendemain peu après le scandale Snwoden/NSA (vous avez dit bizarre???)…
A ce sujet, j’étais peut-être un peu naïf mais comme mon Windows avait un mot de passe au démarrage, j’imaginais que mes datas ne pouvaient être récupérées en cas de perte de mon ordinateur par exemple. Et bien accrochez-vous bien : vous voulez récupérer les datas d’un ordinateur protégé par un mot de passe ? Collez juste une Live USB d’Ubuntu à l’ordinateur, bootez sur la clé (sans installation de quoi que ce soit), et baladez-vous sur les disques durs, c’est gratuit, c’est cadeau, ça prend pas longtemps et ça ne laisse pas de trace !
Non mais Microsoft, vous êtes sérieux là???
La suite
La suite est simple, il va falloir remettre tout en route, trouver mes marques pour pouvoir reprendre mon train train. Une chose est sure, la transition est lancée, le logiciel libre est ma nouvelle histoire d’amour et il va falloir mettre en place de nouveaux outils pour aller dans ce sens.
Au programme prochainement :
– trouver une alternative à Skype (Microsoft et gouvernements friendly)
– supprimer mes messageries Gmail/ Free et trouver/mettre en place des outils sécurisés
– revoir toutes mes sauvegardes et sécuriser tout ça
– arrêter d’utiliser Google en dehors de mes besoins professionnels, et utiliser DuckDuckGo ou Qwant pour mes recherches personnelles.
– J’étais déjà sous Firefox depuis toujours et n’avais pas succomber à Chrome, la question du navigateur ne se pose pas.
– Mon smartphone va y passer aussi
– Surveillance accrue de Facebook, Twitter etc.
– Continuer à utiliser un VPN mais le faire plus automatiquement qu’auparavant
– Aller faire un tour du coté de Tor
– Virer Dropbox, et ne surtout pas le remplacer par Google Drive ou autre Microsoft
– Je suis un grand fan d’Amazon, pour son service client etc., mais autant que possible à présent je limiterais son utilisation. Mes lectures sur Kindle font sûrement déjà de moi un dissident.
Voilà, je termine avec juste le lien qu’il vous faut si vous voulez aussi télécharger Ubuntu : https://www.ubuntu-fr.org/download/
Agreed, I guess the world (we all) is just giving too much power to brands such as Windows and Chrome.
PS: That same-day coincidence is amazing 🙂